Relations et amitiés de Jesùs

Jesùs est né à San Pedro Sula, seconde ville du Salvador. Charmante ville, bien plus connu pour son taux de criminalité et ses plusieurs milliers de morts annuels dus à la guerre de gang que pour ses attractions touristiques. Né d'une mère pauvre, il n'a jamais vu les beaux-quartiers, grandissant le ventre vide et avec des habits usés. Son père, quant à lui, il n'a que de très vagues souvenirs, celui-ci ayant disparu dans la nature, alors qu'il avait quatre ans, à la naissance de sa jeune sœur, ce qui fit de lui l'homme de la maison beaucoup trop tôt. • Avant ses dix ans, sa jeune sœur, Rosa, tomba gravement malade et, les médecins qu'ils purent voir semblaient presque dépassés, à tel point qu'ils n'arrivaient guère à tomber d'accord sur ce qu'elle pouvait avoir. On donna tout de même un traitement à la jeune fille, en espérant soigner ses symptômes, ce qui ne marcha que modérément, laissant la benjamine affaiblie en permanence. Comme si cela ne suffisait pas, le traitement était particulièrement cher et, la mère célibataire avait beau enchaîner les petits boulots à n'en presque rien dormir, cela ne suffisait plus. Alors, le grand-frère n'eut d'autre choix que de se tourner vers l'argent facile et les gangs • Leur mère les avait toujours éduqué avec les préceptes catholiques, espérant que ses deux enfants puissent devenir de bonnes personnes et, surtout, qu'elles puissent se tenir loin de toute cette violence. Cela brisa le jeune cœur de l'aîné, que de devoir bafouer tout cela, en décevant sa mère. Pourtant, pouvait-il faire autrement ? N'était-ce pas une épreuve envoyée par le Seigneur ? Depuis tout jeune, Jesùs était agile comme un singe, capable de grimper de partout avec une facilité déconcertante, en y réfléchissant, il vit cela comme un don. Un don qui lui permettrait de venir en aide à sa sœur. Certes, cela n'était peut-être pas la meilleure des façons mais, il avait beau chercher, il n'en voyait pas d'autres. Malheureusement, leur pauvre mère finit par accepter la chose à son tour, inquiète, terrorisée même pour son fils. • Ses premiers faits d'armes furent simples, escalader des murs, rentrer par des fenêtres ou encore passer par des cages d'escaliers pour ouvrir les portes aux plus anciens. Puis, petit à petit, au fur et à mesure qu'il grandissait et prenait en masse, on lui confia une arme, des missions beaucoup moins propre et, fatalement, il dut faire sa première victime. • Parallèlement à sa « montée en grade » notre homme voulut apprendre à se battre, plus pour protéger sa sœur et sa mère qu'autre chose. On lui conseilla un vieil homme, maître dans un obscur art martial venu tout droit de Russie, nommé le Systema. Un art complet et violent, faisant fi de toute philosophie derrière la pratique, ne voyant que l'efficacité des coups et des mouvements, tant au sol que debout, que cela soit en percussion ou en clé. Jesùs s'entraîna comme un damné pour être capable d'agir le moment venu. Après des années de pratique, il voulut tester ses compétences, de la pire des manières possible : les combats à mains nues, clandestins. Il en ressorti particulièrement amoché mais, d'une certaine façon, plus grand. Il y vit aussi une manière de se faire de l'argent plus facilement et continua durant presque cinq ans, amassant un joli petit paquet d'argent. Une partie pour le traitement de sa sœur, mais aussi, une autre, pour leur permettre d'échapper à cet endroit sordide. • Avec le temps, Jesùs se fit tatouer une bonne partie du haut du corps, partageant sa peau entre tatouages religieux et ceux pipils. • Après des années à luter pour sa survive, Jesùs finit enfin par planifier leur grand départ pour les États-Unis ou, un ami à lui l'attendait. C'était loin d'être la ville la plus sûre du pays mais, au moins à Charney, ils auraient un endroit où dormir le temps de trouver mieux. Malheureusement, le rêve américain ne semblait guère fait pour ceux venus d'Amérique du Sud et, trouver un travail honnête fut particulièrement difficile, à tel point que notre homme retomba dans de vilains travers, cambriolages et combats sous-terrain firent son quotidien durant deux ans. Ce qui le fit stopper net fut qu'un médecin trouva enfin comment soigner, réellement, Rosa, qui, enfin guérie lui demanda de stopper ses conneries, qu'il n'en aurait plus besoin. Comment lui refuser quoi que ce soit ? Malgré quelques galères financières dans les débuts, notre ami resta sur le droit chemin, finissant même par recroiser un autre ami du Salvador, qui le fit embaucher comme barman, après l'avoir lui-même formé. Ce n'était pas un travail de rêve mais, au moins, c'était de l'argent propre et, mine de rien, avec les pourboires, cela faisait un salaire convenable.