freedom (ft. jill + alexeï + iosef)

freedom ft jill

away from it all. far from them. far from what I hate. far from what I have been. far from what I can become.

« Freya… » Je me redresse de mon lit, tournant la tête vers la porte. Une lumière émanant du couloir apparaît dans l’entrebâillement, ce qui me fait froncer des sourcils. Je sors de ma couverture pour aller ouvrir et j’aperçois une silhouette un peu plus loin qui me fait signe. Je referme ma chambre et discrètement, je longe le couloir pour rejoindre une des filles. On rentre dans sa chambre pour s’installer sur son lit, j’ignore ce qu’elle me veut mais elle a l’air de vouloir me parler. Elle jette un œil vers la porte, avant de se rapprocher de moi pour murmurer : « J’ai une solution pour te faire sortir d’ici. » Mes yeux s’ouvrent en grand et mes lèvres s’étirent : « Vraiment ? » Elle approuve, tout en se penchant en avant : « Oui. Demain soir, il faudra faire vite ! » Je remue de la tête et lui demande si elle viendra avec moi. Mais elle précise qu’on ne peut pas s’échapper toutes les deux et que cette vie lui convient, mais pas à moi. Elle veut que je sois heureuse et que je retrouve mes parents. Je viens l’étreindre fortement et la remercie, puis on discute sur comment ça va se passer. Je retourne me coucher avec le cœur léger, je vais enfin m’échapper d’ici. Même si dernièrement, c’était moins terrible avec les visites de Iosef et les échappatoires qu’il m’a offert. Mais la liberté, loin de cette vie misérable et de ce boulet de merde… je n’hésite pas une seule seconde. Le lendemain, je ne laisse rien paraître et reste fidèle à moi-même, soit la boudeuse et râleuse qui n’est jamais contente. Dès que j’ai terminé de « travailler », tout se passe très rapidement et en un claquement de doigt, je suis à l’extérieur. Je remercie la fille qui m’a aidé et je cours sans me retourner loin de cette prison. Un coup de feu me fait sursauter et je cours encore plus vite, persuadée qu’il m’était destiné. Je ne me retourne pas pour voir si je suis poursuivie, je n’écoute même pas ma poitrine brûlante, ni les douleurs dans mes jambes, ni ce point de côté et ma respiration difficile. Un seul but, courir pour m’échapper, pour m’éloigner, pour fuir.

Ce n’est que lorsque mes jambes me lâchent que je suis contrainte de m’arrêter par la force, m’égratignant les genoux et les coudes dans ma chute. Mon premier réflexe étant un coup d’œil derrière moi, mais il n’y a personne. Et les quelques minutes où je reste à terre pour reprendre mon souffle ne font jaillir personne à ma poursuite. Je me redresse, trottinant en boitillant légèrement pour repartir dans cette ville que je connais peu. Je tourne au coin d’une rue en me retournant pour vérifier qu’il n’y a personne et de nouveau, un choc et une chute. Je peste dans ma langue, levant le regard vers une fille de mon âge environ. Du moins, physiquement. « Pardon ! » lachaîs-je tout en me redressant et regardant derrière moi, inquiète à l’idée qu’on finisse par me retrouver. J’attrape le poignet de la fille pour la redresser et je ne la lâche pas, captant son regard pour la supplier : « J’ai besoin d’aide. Il faut me cacher ! Svp, aidez-moi ! » Ma tête bifurque encore vers l’arrière, avant de revenir sur elle avec empressement. « Pitié, ils doivent pas me retrouver. Je ne veux pas y retourner… Svp, il faut me cacher ! Je dois quitter cette ville… »