The good Doctor

1990  Je n'avais que sept ans, quand mon père, grand cardiologue reconnu sur Londres, mourra d'une crise cardiaque. Ce qui pourrait être ironique, n'est-ce pas ? Je ne comprenais pas quand ma mère me disait que j'étais l'homme de la maison et que mes deux sœurs comptaient sur moi. J'assistais à l'enterrement, je voyais tous ses hommes, ces femmes pleurer mon père, sans que je ne comprenne réellement pourquoi. J'avais l'impression qu'on parlait de quelqu'un d'autre. L'homme que j'avais comme père n'était pas gentil, il frappait ma mère et mes sœurs. Il buvait. Moi ? Je n'étais qu'un bon à rien, un bâtard. Mais il se trompait, j'étais fort. J'allais devenir quelqu'un. Il verra.

Septembre 2003 L'école de médecine. J'avais travaillé si dur, et cela avait exigé un énorme sacrifice pour ma famille, mais j'y étais. Je devais et j'allais réussir. N'étant pas quelqu'un de vraiment sociable, je m'enfermais dans les études, ne pensant à rien d'autre que d'être meilleur que mon connard de père. Les semaines et les mois passèrent et je me jetais à corps perdu dans mes livres. J'essayais toujours d'être dans les meilleurs. J'en avais le potentiel, qu'on disait. Mon père serait fier de moi, en rajoutait d'autres. Je souriais, gardant pour moi cette haine et cette colère que j'éprouve pour cet homme depuis le jour de sa mort.

Juin 2006 Mère tomba gravement malade. Mes sœurs ne pouvaient pas payer les frais d'hospitalisations et je dus m'endetter pour qu'elle est une chance de survivre. Je connaissais des gens, pas fréquentables. Je jouais beaucoup à cette époque, je buvais beaucoup aussi. Je devais pas mal de blé. Alors on me proposa un deal. Je faisais sortir discrètement des organes pour le marché noir, avec l'aide d'un complice. N'ayant pas vraiment le choix, j'acceptai. Mes sœurs ne posèrent aucune question. C'est à ce moment-là, que quelque chose changea en moi. Je m'étais toujours évertué à être un homme bien, mais finalement, qu'est-ce que j'y gagnais ? Rien. Absolument rien. Alors, je me perdis dans ce monde noir, obscur, interdit et l'argent commença a affluer dans mes poches.

2010 Je jouais un double-jeu depuis des années et personne ne se posait de questions. Après tout, qui irait chercher un rein, un cœur ou un poumon sur un cadavre ? Personne. Le jour, j'étais le gentil chirurgien cardiaque, un peu froid et distant, mais efficace. La nuit, j'étais le trafiquant d'organe, planifiant tout dans les moindres détails, ne laissant rien au hasard. Et sans que je m'en rende compte, mon comportement changea. Je devenais plus violent, plus dur. Malheureusement, il y a eu une fuite à l'hôpital et les flics ont commencé à enquêté. Mais, ce n'es pas ça qui m'a perdu. Erreur médicale, qu'il disait. J'assistais le doyen pour une opération de routine. Sauf que tout ne se passa pas comme prévu. La faute fut rejetée sur moi et je perdis le droit d'exercer la médecine. Monde de merde. Pays de merde. J'avais eu des envies de meurtres. Je me suis juste défoulé sur le vieux dans le parking. Puis je suis partis.

Janvier 2011 Mes sœurs et moi posons nos valises à Charney. Une ville des Etats-Unis. Changement de décor, après la mort de ma mère. Et très rapidement, je retombais dans le trafic d'organes. Je ne disais rien à mes frangines sur la nature exacte de ce que je faisais, mais elles savaient que ce n'était pas légal. Je gagnais suffisamment de pognon pour les garder à l'abri, en bonne santé et loin du danger de cette ville. Je ne faisais parti d'aucun gang, ni même de la mafia. Je bossais en freelance pour celui qui avait besoin de ce que je proposais. Rien de plus, rien de moins.

2018 Année prolifique comme toujours. Les affaires marchaient bien, le marché noir se portait à merveille. J'avais trouvé ma voie, finalement. Je n'étais ni meilleur, ni pire que mon père, j'étais juste... Moi et c'était suffisants. Depuis quelque temps, ma vie est un peu chamboulée. Depuis que ce flic à décidé d'enquêter sur nos affaires. Si je le sais, c'est parce que je l'ai grillé. Et nous avons passé un deal... Intéressant. Elle ne sait pas, qui je suis vraiment, pas plus que je sais qui elle est. Pas d'importance, tant que nous jouons le jeu, tout ira bien, pour elle comme pour moi.