love me hate me fuck me

Une enfance merdique dans un appartement miteux, rempli de mites, de mégots cramés et de reste de poudre. Arya, alors appelée Rachel, a grandi dans une ambiance électrique entre une mère toxico et un père infidèle et alcoolique. Il était jamais là, préférant écumé les bars, baiser chaque chatte qui passait et dilapider le peu d'argent qu'il avait. La petite a été recueillie par une voisine lorsque la dispute conjugale a dégénéré en drame. Son seul souvenir de ce moment fut les sirènes de voiture de flics et d'ambulances. Elle ne sut jamais qui avait tué l'autre en premier et ça lui était égal. Ses parents étaient morts et elle se retrouvait toute seule. Une situation qui ne lui faisait même pas peur puisqu'elle avait ce sentiment depuis sa naissance. Cette voisine bienfaitrice l'éleva, lui donna l'éducation qu'elle méritait et lui donna même un aperçu de ce que être aimée voulait dire. Sauf que les services sociaux décidèrent de faire leur travail et embarquèrent la rouquine alors âgée de huit ans pour la placer dans un foyer. Les emmerdes continuèrent.
A seize ans, elle prit ses affaires et se barra de son foyer actuel pour faire sa propre vie. Adieu le lycée et bonjour la vie active forcée. Elle trouva un boulot de serveuse et coucha avec un mec pour qu'il la laisse dormir chez lui. Encore une situation instable mais qui lui permit de démarrer dans la vie. Quand elle eut enfin les moyens de s'offrir son propre appartement, elle se débarrassa du gars, s'installa dans son studio étroit et pas très bien entretenu. Elle trouva un nouveau boulot dans une boutique de lingerie et commença à chercher comment se faire plus d'argent. Elle fit le sacrifice d'une semaine de course pour s'offrir un ordinateur avec caméra pour pouvoir se filmer de chez elle. Elle trouva un site qui payait aux nombres de vues et elle se lança dans l'exhibition sur internet. D'abord elle ne fit que des stripteases, montrant sa poitrine mais rarement son intimité. Puis en voyant qu'elle avait du succès elle se lâcha, jusqu'à se masturber devant des dizaines puis des centaines d'admirateurs.
Sa vie bascula lorsqu'elle eut vingt trois ans. Un soir, alors qu'elle rentrait d'un bar, elle fut agressée par un soulard dans une allée. Elle se défendit bien mais il avait une arme donc elle savait qu'elle allait se faire violer voire même tuer. Puis une ombre surgit, un homme taillé comme une bête qui envoya valser l'agresseur qui ne se releva même pas. Pensant être sauvée, elle remercia son héros et voulut reprendre son chemin pour rentrer chez elle. Au lieu de ça, l'homme l'a saisi et l'embarqua chez lui. Il s'appelait Dimitri. Son accent russe était facilement décelable et au vu de son allure, de sa prestance, sa force et ses tatouages, la rouquine comprit qu'elle n'avait pas affaire à un bon samaritain. Il l'obligea à se soumettre à lui. Elle se laissa faire, totalement sous son emprise. Comme ensorcelée, elle accepta ses envies perverses, se laissa baiser et finit même par aimer ça. Beaucoup. Trop.
Au bout de six mois, elle s'échappa. Pas parce que sa vie d'avant lui manquait. Non en fait elle n'aimait en rien sa vie. Ce qui provoqua son déclic était complètement différent. C'était ce qu'elle commençait à ressentir pour son ravisseur qui la força à prendre la fuite. Le syndrome de Stockholm, vous connaissez ? Elle refusait de tomber amoureuse d'un homme qui se servait d'elle. Qui voulait qu'elle fasse le trottoir pour sa mafia, lui qui ne la respectait même pas. Elle partit, pensant pouvoir être libérée. En réalité il était toujours là, quelque part dans sa tête. Elle était imprégnée par sa présence. Changer de nom suffit à l'empêcher de la retrouver. Elle put reprendre sa vie, elle déménagea encore une fois. Trouva un énième job de vendeuse et reprit ses activités de camgirl. Elle fit néanmoins profil bas pendant plusieurs mois, un homme comme Dimitri n'acceptait pas la défaite et elle savait que s'il la retrouvait, il ne la laisserait plus jamais partir.
Quatre années étaient passées. Pas de russe à l'horizon. Arya tenta d'oublier cet épisode de sa vie mais en réalité il la changea tellement qu'elle était aujourd'hui une toute autre personne. Elle recherchait l'adrénaline, la passion et la violence. Les amourettes ne l'intéressaient plus, l'amour tout court non plus. Si un homme lui plaisait, elle se rendait vite compte qu'il ne pouvait pas égaler l'homme qui hantait ses rêves. Une bête sans coeur. Sa bête.