You have to help me (Aeden)

-"Sale petite peste de journaliste, tu vas voir ! " s'écrie Marina en balançant toute les affaires de son bureau par terre. Sa domestique accourt, tente de la calmer. Marina l'apprécie beaucoup, mais pour le coup, elle est folle de colère. Pire encore, elle a la trouille. Une journaliste avait osé mettre le nez dans ses affaires, mener une investigation sur elle. La sale garce est un à file de découvrir la vérité sur la mort de son ancien producteur. Cet homme qu'elle a fait faire assassiné pour s'en débarrasser. Mais elle avait une bonne raison aussi.  Elle était sortie avec lui à l'époque pour augmenter dans sa carrière et devenir actrice et au moment de le quitter l'homme lui avait fait du chantage. Donc elle avait employé les grands moyens. Et personne jusqu'ici ne savait la vérité. Enfin personne, à part son ex petit-ami : Aeden. Mais lui il était obligé de tenir sa langue. Parce qu'elle aussi savait son secret, il a tué le frère de sa meilleure amie qui est aussi l'amie d'enfance de Marina. Et donc, si il la dénonce, elle le dénonce. D'ailleurs en parlant de lui, il était l'homme qu'il lui fallait aujourd'hui. Ils ont beau faire semblant de toujours s'entendre, au fond ils ne se supportent plus, mais bon, pour le coup Marina avait vraiment besoin d'aide. Elle devait donc ravaler sa fierté et l'obligé à l'aider, quitte à lui faire du chantage. C'est donc dans cette optique que Marina pris la direction du district trois où logeait son ex.

Marina elle n'aime pas ce district, elle ne l'a jamais aimé. D'ailleurs même quand ils étaient ensemble il était rare qu'elle mette les pieds dans ce quartier. Enfin, tout dépendait l'occasion. D'un autre côté, c'était plus discret et s'avérait pratique parfois. Oui, parce qu'avec les paparazzi au fesses, c'est encombrant. Peu importe, aujourd'hui elle devait le voir, et comme monsieur ne daignait pas décrocher son téléphone elle avait décidé de se déplacer en personne. La voilà donc devant la porte de l'appartement. Elle frappe à la porte comme un bourrin. Aucune réponse, elle recommence et ne s'arrête pas jusqu'à ce que la porte s'ouvre. Oui, Marina a le don d'être une fille incroyablement chiante. Enfin il ouvre la porte. Elle ne lui laisse pas le temps de dire quoi que se soit qu'elle le bouscule légèrement pour entrer à l'intèrieur de l'appartement. -"Il faut que tu m'aides !" s'exclame t-elle haut et fort à peine entrer. Elle ressasse rapidement l'appartement de haut en bas de façon hautaine. Ce tout petit appartement qui lui est familier. Bien qu'elle a toujours préféré les grandes villa, par un moment elle appréciait passer du temps avec lui ici. Mais cette époque appartient au passé. Elle se retourne vers lui. Marina est à fleure de peau, et ca ressent. Elle enchaine rapidement -"Une petite garce de journaliste est sur le point de découvrir ce que j'ai fais. Elle enquête sur moi. Si elle arrive jusqu'au bout, nous allons avoir de gros problèmes toi et moi" enfin surtout elle. Mais elle insiste sur le "nous" parce que si elle est démasqué Marina ne se gênera pas de dénoncer Aeden. Si elle coule, il coule avec elle. Ils sont toujours liée l'un autre qu'ils le veulent ou non, dans le même bateau. Donc il allait devoir lui porter secours que ca lui plaise ou non.

Cette sonnerie...Aedan ne l'aimait pas. Mais alors pas du tout ! Un son spécifique pour un travail particulier. Il sait ce qu'il doit faire, mais il ne sait pas à qui il devra le faire. D'un glissement de doigt, il déverrouille l'écran de son téléphone et écoute le message vocal. Juste un nom. Encore un. Il le savait, ce n'était pas une surprise. Pourtant ça lui faisait toujours le même effet : une accélération légère du rythme cardiaque et une profonde envie que cet appel soit le dernier. Quoi qu'il en soit, sa soirée Netflix et pizza allait devoir attendre. Il a 1 semaine pour effectuer sa mission, mais plus vite c'est fait, mieux c'est. Dommage, il avait déjà commandé sa pizza. Avec un peu de chance, le livreur arriverait avant qu'il ne parte.

Une autre sonnerie. Cette fois une normale. Marina. " Ho pas aujourd'hui vieille harpie désolé " sur ces mots, il jeta son téléphone dans son canapé laissant sonner dans le vide. Marina et Aedan, c'est une histoire qui remonte d'à peine quelques mois. Sa plus longue relation et peut-être sa pire. Un caractère de merde et un tas de secrets avaient eu raison de leur relation. On dit que dans un couple il ne doit y avoir de secret pour aucun des deux. Ça n'a jamais été aussi vrai que pour eux. Elle en savait trop sur lui et lui en savait trop sur elle. Des secrets qui les liaient à jamais et ce d'une manière pire qu'un enfant. Les secrets il était impossible de s'en défaire alors qu'un enfant... Il suffisait de renoncer à sa garde et les ponts étaient couper.

Occupé à nettoyer son arme sur la petite table du salon, Aedan se préparait pour ce soir. Des coups sur la porte le coupèrent dans son occupation. Il pourrait très bien faire le mort et ne pas ouvrir, sauf que cette personne semblait déterminer à le voir au vu du nombre de coups portés. " C’est bon ! Cette porte ne vous a rien ... " il n'eut même pas le temps de finir sa phrase. A peine la porte ouverte qu'il se fit bousculé par son ex. " oh bonjour à toi aussi Marina ! Content de te voir ! Je vais bien merci de demander et toi même comment tu te portes ? " s'exclame t- il sur un ton rempli de sarcasmes, spécialement réservé pour elle. Elle semblait assez remontée et cette fois Aedan n’y était pour rien et il ne fallut pas longtemps à Marina pour révéler la raison de son agacement et de sa visite. De l’aide ? Aedan n’en revenait pas. Ils n’étaient plus ensemble, se toléraient à peine et elle venait lui demander de l’aide. Il aurait tellement voulu ne plus jamais avoir à faire à cette fille. Mais, il en était certain, Marina profitait de leur arrangement pour obliger Aedan à faire ce qu’elle voulait. Ici, lui venir en aide. « Et qu’est-ce que tu veux que je fasse ? T’as toujours réussi à mettre hors-jeu les personnes qui te posaient problème non ? » Dans un soupire il ferme la porte et s’avance dans le salon. En tant qu’hôte, il aurait pu lui proposer à boire, mais il n’avait pas envie qu’elle s’éternise ici. D’autant plus qu’il avait des trucs à faire. « Attends une seconde, j’ai rien à voir dans tes affaires moi ! T’as juré que si JE, et j’insiste bien sur le JE, ne révélais rien tu ne dirais rien sur moi. En revanche si quelqu’un d’autre découvre tes sales affaires ça n’est pas mon problème. A toi d’apprendre à être plus discrète ! Donc désolé, mais j’ai du boulot ce soir. Donc pas la peine que je te montre la sortie ? » Il n’avait pas du tout envie de l’aider et encore moins de se montrer sympathique et serviable aujourd’hui. Ce qu’il voulait c’est qu’elle parte pour qu’il puisse remplir son devoir.

Il ne faut pas croire, cela lui demandait beaucoup de fierté de venir demander de l'aide à son ex. Mais il était le seul à savoir ce qu'elle a fait et donc le seul à pouvoir l'aider. D'autant plus qu'il ne l'aurait pas le choix si il ne voulait pas qu'elle balance son secret à lui. Donc elle fonce chez lui, entre et lève les yeux au ciel quand il ouvre la bouche pour la première fois -"Oh je t'en pris épargne moi tes sarcasmes, c'est inutile" râle la blonde visiblement sur les nerfs. Oui, sur les nerfs elle l'est et c'est rien de le dire. Elle lui annonce la raison de sa visite, et il ne semble pas très ravi de la voir. Qui pourrait lui reprocher ? Elle non plus ca ne lui faisait pas forcèment plaisir de le voir. Surtout qu'à chaque fois qu'ils se voient, ils se déchirent. Ils ont beau feindre d'être amis de temps en temps, la vérité c'est qu'ils n'arrivent pas à parler deux minutes sans se disputer ou s'envoyer des piques. Mais c'est comme ca entre eux, c'est tout. Même en couple, ils se chamaillaient souvent.

Enfin bref, cette fois-ci elle n'était pas venu pour se disputer mais pour obtenir son aide. Et comme elle se doutait, il n'accueillait pas bien la nouvelle. Certes, elle avait toujours su mettre hors-jeu les gens qui lui posaient problème. Mais là elle était face à une épine. -"Oui je sais, mais là c'est diffèrent ! Elle est tenace comme la mauvaise herbe, l'argent, l'intimidation rien ne marche! Et je ne peux pas me débarrasser d'elle moi même sans éveiller les soupçons !" s'exclame l'actrice à fleure de peau. Cette journaliste est un véritable chewin gum collé à sa chaussure. Puis, avec ce qu'elle avait déjà fait elle ne pouvait pas non plus trop tenté le diable. Elle devait user de stratégie pour se débarrasser de cette femme. Aeden devait bien avoir une idée, il était missionné pour tuer des gens après tout. Alors une de plus ? Sauf que le brun ne semble pas apte à coopérer et lui fait bien comprendre en lui disant ce qu'elle aurait juré tantôt. Leurs espèce de pacte en soit.

Elle prend une fausse expression étonné -"Oh j'ai dis ca ?" questionne t-elle d'un air faussement innocent et hypocrite. -"Je m'en souviens pas désolé" finit-elle en lui offrant un sourire tout aussi hypocrite qui a le dont d'agacer n'importe qui. Bon oui elle l'avait dit, mais avant il était le seul au courant, elle n'avait à se méfier de personne d'autre. Maintenant, c'était diffèrent. Les règles changent c'est comme ca. Sauf que monsieur déclare que ce n'est pas son problème et l'envoie promener. Il refuse de l'aider ? Oh non ca ne se passera pas comme ca. En colère, Marina s'avance vers lui en le pointant du doigt et plonge son regard le plus menacant dans celui qui fut autrefois son amant. -"Oh que si tu vas m'aider. Je me fiche complètement de ce que tu dois faire ce soir mais tu vas reporter. Parce que si les flics me mettent la main dessus je ne me gênerai pas pour tout balancer sur tes activités "extra-scolaire". Je suis sur que Baylis sera ravi d'entendre ca à la radio. Si je coule tu coules aussi, c'est comme ca que ca marche" crache-elle d'un air venimeux sans le quitter des yeux pour lui montrer qu'elle est très sérieuse. Alors que son doigt accusateur s'appuie brusquement sur son torse pour argumenter la poigne de ses propos.

Clairement on pouvait le dire, c'était des menaces. Elle lui faisait carrément du chantage. Mais Marina avait vraiment besoin d'aide et aussi ironique cela puisse parraitre, son ex était le seul qui pouvait lui fournir et sur qui elle pouvait compter. Marina fini par détendre ses muscles et baisse son bras, cessant de le menacer du doigt puis reculant de quelque pas. Elle passe une main assez nerveuse dans ses cheveux reprenant une respiration régulière pour tenter de se calmer avant de reporter son regard sur Aeden. La blonde a toujours eu du mal à gérer ses problèmes de colère quand ses émotions prennent le dessus, et là son émotion c'était le stress. Elle lui offre ensuite un sourire conquérant à la limite de la provocation laissant sous-entendre concrètement : t'as pas le choix. C'est bête à dire, mais si l'un coule l'autre aussi. Ils ne sont pourtant pas passé par la case mariage mais ca restera à la vie à la mort. Ils remporteront leurs secrets dans leurs tombe si tout vas bien.

Des exs, l’agent du FBI en avait pas mal. Mais s’il n’avait plus de contact avec la plupart d’entre elles, il y en a une en particulier dont il n’arrivait pas à se défaire.  Marina était pire que de la glue. C’était une foutue mauvaise herbe qui revenait toujours. « Quel sarcasme ? Non vraiment j’suis content de te voir ! » Souvent Aedan se demandait ce qu’il avait bien pu trouver à Marina. Elle était agaçante, nombriliste, chiante et on pouvait la décrire encore avec pleins d’autres adjectifs négatifs. Mais elle était canon ! Ça, le beau brun ne pouvait pas le nier. Son physique était sans aucun doute la première chose qui l’avait attiré chez elle. D’ailleurs, si elle n’avait pas ouvert sa bouche il aurait pu la prendre la maintenant tout de suite. Il n’était pas rare qu’en le voyant il ait envie de revivre une nuit avec elle. Seulement il devait farder ses pulsions pour lui. Ça ferait trop plaisir à la blonde de savoir qu’elle lui faisait toujours de l’effet. Mais soyons clair, tout ça ne restait que physique. Est-il nécessaire de rappeler que cette fille avait le don de l’agacer au plus haut point ? Qu’elle mettait ses nerfs à rude épreuve lorsqu’il s’agissait de garder son calme ? Plus d’une fois il eut envie de lui mettre une belle droite.

« C’est toujours différent avec toi ! Pourtant comme toujours tu ne sais pas te démerder seule et comme toujours il faut que quelqu’un d’autre fasse tout pour toi ! Ça ce n’est pas très différent selon moi ! » Non il ne voulait pas l’aider. Des problèmes, il en avait bien assez tout seul, inutile de rajouter ceux de son ex en plus. Elle avait plus d’argent qu’il ne fallait ! Elle pouvait bien payer quelqu’un pour se débarrasser de cette journaliste. Sauf que maintenant que la blonde lui avait parlé de ses soucis, il ne pouvait pas faire comme si il avait rien entendu. Et si cette fameuse journaliste était retrouvée morte, il n’aurait pas d’autre choix que d’arrêter Marina. Au final, ce n’était pas une mauvaise chose. De cette façon, leur pacte ne serait pas rompu puisqu’il n’aurait rien dit pour ses secrets passés. Il n’aurait fait que son boulot si l’affaire lui était donnée.

« Tu fais chier Marina ! Vraiment ! » S’exclame Aedan d’un ton sévère et agacé. Encore une fois elle réussit à l’énerver. « T’as la mémoire aussi courte que Dory ou t’es juste une petite idiote comme je le pense ?! Tu veux que je te rafraichisse la mémoire sur tes paroles ?! » Evidemment qu’elle savait parfaitement ce qu’elle avait dit. Sauf qu’elle n’en faisait qu’à sa tête. Comme toujours. Agacé, Aedan tourna le dos à son ex petite amie et se dirige jusqu’à sa petite table où son arme était posée. Deux secondes suffirent à Marina pour lui faire face le menaçant avec son index. « Et tu crois qu’elle réagira comment Baylis quand elle saura que tu savais depuis tout ce temps que c’est moi l’assassin de son frère hein ?! » Sur ces mots, Aedan saisit son arme et y introduit sa recharge de balles dans le compartiment prévu à cet effet. « Mais peut-être qu’au lieu de t’aider à te débarrasser de ton problème, je devrais me débarrasser du mien » Suite à ses paroles, l’agent fit tira le chargeur vers lui avant de charger son arme en regardant Marina. Après tout, c’était elle son plus gros problème. C’était elle qui risquait de ruiner sa vie si elle révélait à la police tout ce qu’elle savait. « Et c’est toi mon plus gros problème ! » Aedan posa un regard dur sur celle qui a partagé 6 mois de sa vie. Evidemment il n’avait pas l’intention de la tuer. Qui est-ce qui la ferait chier si elle n’était plus là ? Il voulait juste lui faire peur. L’impressionner. De cette façon, peut-être qu’elle laisserait tomber et qu’elle s’en ira sans rien demander de plus.

Elle était vexée. Enfin, elle aurait pu l’être si il ne s’agissait pas d’Aedan. Parce qu’entre eux ça a toujours été comme ça. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il l’accueil à bras ouvert. Mais il pourrait faire un effort tout de même. Elle savait un truc sur lui qu’il ne désire en aucun cas ébruiter, ça lui donne un avantage. Enfin, elle sait très bien qu’il hésitera pas à lui rendre la monnaie de sa pièce si lui avait besoin de quelque chose un autre jour. Parce que lui aussi il savait des choses sur elle. C’était là le problème. Mais pour l’instant Marina pense au moment présent, et actuellement la, toute suite, elle a besoin d’aide. Elle croise les bras sur sa poitrine quand il dit qu’elle ne sait pas se débrouiller toute seule en affichant une mine contrariée. C’est pas qu’elle ne sait pas, c’est que quand elle a les moyens de faire faire la sale besogne par quelqu’un d’autre pourquoi se salir les mains ? Elle lève les yeux au ciel en signe de réponse. Pour montrer qu’il l’ennuie avec ses remarques. Mais le voilà qui la traite d’idiote. Elle se fait violence pour ne pas lui envoyer à son tour une insulte au visage et se contente de le fusiller du regard à la place. Finalement elle relique quand même « Oh, la ferme Jones. Je me passe de tes commentaires ». Qu’est-ce qu’il pouvait l’agacer lui aussi. Tu m’étonnes qu’ils ne faisaient que de se déchirer. Encore un mois ensemble et ils auraient fini par s’entre-tuer ces deux là. Heureusement qu’au lit au moins ils étaient sur la même longueur d’onde. Ça elle ne pouvait pas le nier. Aedan était très doué, et sa plastique était délicieuse pour les yeux. Oh ça oui, se surprenant à le ressasser du regard un peu trop longtemps elle secoue la tête. Elle n’était pas là pour ça.

« Ne t’inquiète pas pour ça. C’est mon problème » répond Marina à propos du sujet Baylis. Marina avait réfléchis à la question. Elle était déjà mal de cacher la terrible vérité à son amie, elle ne voulait pas perdre son amitié. Elle savait que c’était mal de lui cacher. Mais elle ne voulait pas risquer de tout perdre pour ça. Alors égoïstement elle gardait le silence. Mais les gens avaient beau dire que la blonde était une garce sans coeur, la vérité c’est qu’elle aimait beaucoup Baylis. Et si la brune savait, ça la détruirait. Marina se dit qu’elle n’aura qu’à dire qu’Aedan lui avait fait du chantage pour qu’elle garde le silence. Quitte à dire qu’il l’a menacé physiquement. Après tout si elle apprend qu’il a tué son frère elle pourra bien croire ça. Oui encore un mensonge. Ou elle assumera tout simplement sa responsabilité par honnêteté envers elle, car elle la respecte. La blonde à un coeur tendre sous la glace dans le fond.

Le regard de ma semi-espagnol glisse sur le pistolet qu’il prend en main. Elle ne quitte pas l’arme des yeux et suis tous les mouvements avec une pointe de méfiance. Elle fronce les sourcils en l’entendant parler et redresse son regard sur lui. Est-il en train de sous-entendre qu’il veut la tuer ? En serait-il capable ? Elle espère que non. Le regard de Marina glisse nerveusement de l’arme à Aedan et inversement pendant quelques secondes avant d’entrer profondément son regard dans celui de son ex. Ses muscles se tendent, son cœur accélère légèrement. Qu’est-ce qu’il lui fait la ? « Aedan chéri, soit pas stupide. Et après quoi ? Tu penses que tu pourras t’en sortir aussi facilement qu’avec tes autres victimes ? Je sais que t’es de la police. Sauf qu’à ce niveau tu pourras rien faire. Dois-je te rappeler que j’ai toute la presse derrière moi? Je parie même qu’un paparazzi m’a suivis jusque chez toi pour me prendre en photo. En plus t’es mon ex, ce qui fais de toi un suspect. Vraiment, tu veux prendre le risque ? » elle avance d’un pas vers lui la tête haute puisant dans toute son assurance pour lui faire face. Même si au fond elle n’est pas vraiment rassuré, mais elle doit lui montrer qu’elle est sur d’elle pour le déstabiliser. Ne surtout pas lui montrer la peur « surtout que si ils t’arrêtent pour mon meurtre, ils ne mettront pas longtemps à découvrir tes autres victimes » dont le frère de Baylis. Ça il doit bien le comprendre. Il serait quand même pas assez stupide pour tuer une célébrité, chez lui et son ex qui puis est ? Nan. Marina trouve ça complètement irréel. Il le fera pas. Même si elle a toujours cette part de doute dans sa tête. « Puis je te manquerait trop » minaude t-elle avec un petit sourire provocateur avant de poursuivre sérieusement « Allons, fais pas l’idiot... pose ton arme » qu’elle puisse se détendre. Parce qu’elle aime pas vraiment cette situation oppressante.

On ne pouvait pas dire qu’Aedan était l’homme le plus calme de la planète. D’un naturel nerveux et colérique, il lui arrivait de s’emporter pour un rien. Pas étonnant donc qu’il se prenne aussi souvent la tête avec sa blonde d’ex. Une seule parole, une seule critique de sa part pouvait faire passer l’agent d’un état calme à un état d’énervement tel que leurs disputes fréquentes pouvaient se montrer impressionnantes. « Personne ne t’a obligé à venir ici tu sais ! » Rétorque le brun suite aux paroles de Marina. En présence de Baylis, Aedan faisait de gros efforts pour se montrer aimable envers cette vieille Harpie. Mais en l’absence de sa meilleure amie, il ne voyait pas l’intérêt d’être aussi sympa. Mis à part le fait d’éviter de trop l’énerver. Sait-on jamais qu’elle pète un plomb et qu’elle ait la brillante idée d’aller dénoncer le beau brun à la police.

« Ho je m’inquiète pas ! J’en ai rien à faire qu’elle te déteste ou non. De toute façon, une fois en prison tu pourras plus la voir. Donc qu’elle te haïsse ou non qu’est-ce que ça changerait hein ? Ho mais attends … si ! Elle aurait pu venir te voir au parloir. Ta seule amie. La seule qui pourrait te rendre visite te détestera donc t’auras personne à qui parler. C’est malheureux quand même hein ? Tu te retrouveras bien seule derrière les barreaux » Un petit sourire en coin quelque peu moqueur se dessina sur les lèvres d’Aedan. « Donc à toi de voir. Tu me dénonce et personne ne viendra te voir en prison. Mais si tu coules seule, Baylis n’apprendra jamais que j’ai tué son frère et que t’étais au courant, donc elle aura aucune raison de te haïr et elle te rendra visite. Peut-être même que moi aussi j’viendrais te voir ! Pour une visite conjugale … ma chérie ! » L’agent rit à ses paroles. Parfois il pouvait se montrer cruel. En fait, il n’en avait rien à foutre du mal qu’il pouvait faire aux gens, psychologiquement parlant.

Si Aedan avait beaucoup de problèmes, Marina représentait le plus gros d’entre eux. Son regard se posa sur son arme maintenant chargée. Il lui serait si simple de presser la détente de son arme et éliminer ce qui représentait un poids pour lui. S’il n’avait jamais eu réellement l’intention de la tuer, maintenant qu’il sentait le métal froid de son flingue dans sa paume, les choses étaient différentes. Ça faisait 3 ans qu’il était programmé pour tuer. Alors Marina ou une autre cible … qu’est-ce que ça changeait ? « Ne t’inquiète pas pour ça, c’est mon problème » réponds l’agent en reprenant les paroles exactes prononcées par son ex quelques minutes plus tôt. Ses yeux étaient plongés dans ceux de la blonde alors qu’elle s’avançait. Elle n’avait pas peur ? Si seulement elle savait de quoi était réellement capable le brun. Elle sait qu’il tue, mais elle ne sait pas comment il le fait. Parfois vite-fait d’une balle. Parfois de façon plus sanglante, au couteau ou autre. Selon l’imagination et les désirs de son patron. Si il voulait une belle boucherie ou pas. Si elle le voyait en action, peut-être qu’elle tremblerait. « Me manquer ? » d’un geste brusque, il attira Marina contre lui de sa main libre. Elle était maintenant collée à lui. Leur visage à quelques centimètres l’un de l’autre. De son autre main, Aedan fit glisser le canon de son arme sur la joue de son ex. « La seule chose qui pourrait me manquer chez toi c’est ton corps » Dit-il d’un ton sensuel au creux de son oreille avant de replonger son regarde dans le sien « Mais ça se remplace facilement ça » Il rit et la lâche enfin. « C’est bon déstresse ! Je ne vais pas te tuer ! Je ne suis pas con » L’idée lui avait quand même traversé la tête, mais comme elle l’avait dit, c’était trop risqué. Il ne voulait pas courir le risque de se faire prendre.

Elle encaisse les paroles du brun. Il est dure avec elle. Il n'est pas tendre, c'est presque cruelle de lui dire tout ca. Même de sa part. Mais pour avoir passé six mois ensemble il la connait. La solitude a toujours été un poids pour elle. Ca fait partie de ses faiblesses, même si l'abandon de son père est la plus grande d'entre elle. Elle tente de garder le visage le plus impassible mais les paroles d'Aedan font mal. Mais elle ne veut pas lui montrer, elle ne veut pas lui faire se plaisir. Marina n'a pas beaucoup d'amis, du moins très peu. Elle n'a pas le meilleur comportement non plus pour s'en faire. Et même si elle fait croire à tout le monde qu'elle s'en fiche, ce n'est pas toujours facile. Heureusement elle a Baylis, et sa manageur. Mais c'est vrais, Marina détesterait perdre l'amitié de la brune. C'est pour ca qu'elle a plus d'un tour dans son sac, elle refuse de le laisser emporter ce débat verbale.

Alors elle affiche une mine presque haineuse tout en le regardant d'un regard noir. Elle fini par lâcher un rire amer, et étire un sourire qui respire la haine qu'elle ressent pour lui « Parce que tu crois qu'elle te croira ? Après ce que tu as fais à son frère ? Je n'ai qu'à dire que tu m'as menacé, que tu m'as même frappé pour m'intimider à garder le silence. Parce que tu es un monstre, tu es le monstre qui a tué son frère. Elle ne te fera plus confiance, moi si » lache t-elle d'un ton venimeux pour le provoquer. Parce qu'elle veut le piquer elle aussi, elle emploie des mots fort pour lui faire mal comme il lui a fait mal. Marina n'est pas sur qu'elle serait capable de mentir à Baylis, encore. Par respect pour elle car elle n'est pas aussi garce que les gens peuvent le croire. Mais ca Adean n'en sait rien.

Qu'est-ce que ca peut l'agacer quand il reprend mot pour mot sa phrase de tout à l'heure. Elle fait une grimace d'agacement. Si Marina a un don pour faire sortir les gens de leurs gonds, c'est aussi le cas d'Aedan avec elle. Puis voilà que son ex se met à charger son arme, Marina sent la pression monter. Un peu de stress de se retrouver face à son ex une arme chargé, surtout quand il lui dit qu'il devrait surement se débarrasser d'elle. Dire qu'elle n'a pas ne serait-ce que légèrement peur serait mentir, mais hors de question de lui montrer. Elle est trop fière pour ca, surtout face à lui. Puis elle ne pense pas qu'il le fera, elle doute.

Il fini par l'attirer contre lui, surprise son premier reflex aurait été de le repousser. Mais elle reste immobile, le regard implanté dans celui de son ex, comme si elle n'osait pas bouger. Un frisson la parcourt faisant ressurgir d'ancien souvenir charnel dans son esprit. Cette situation aurait pu l'exciter, mais l'arme dans sa main la rendait plus nerveuse qu'autre chose. Surtout quand il la fait glisser sur sa joue. Elle peut sentir la froideur du canon. Et là, elle panique. Son rythme cardiaque accélère, ses muscles se tendents, là elle commence à avoir peur. Mais elle reste convaincu au fond qu'il va pas le faire du moins elle l'espère. Sa voix, son regard, son visage si proche ca la rend presque fébrile partagé entre un désir inavoué et une peur qui lui tord le ventre. « Aedan, arrête t'es pas drôle là ! » dit-elle alors qu'elle est sur le point de se débattre. Mais il fini par la lâcher. Et tous ses muscles se détendent. Elle soupire de soulagement. Elle va le tuer. Elle va le tuer. Faut qu'elle se calme. Mais maintenant que la pression de son corps est redescendu, elle ne peut empêcher la lionne en elle de sortir. Et elle s'énerve. « Espèce de… » elle le fusille du regard puis sa main vient violemment s'écraser sur le visage de son ex. Elle bouillonne qu'il ai osé lui faire un coup comme ca  « Refais moi encore un coup comme ca et je te jure que je te tue ! » s'exclame t-elle sous la colère. Elle a eu peur bordel. Il peut pas faire ca, c'est pas juste.   

Un monstre. Cette insulte résonna dans la tête de l’agent. Étais-ce vrai ? Était-il réellement un monstre ? Sans doute ! Lui qui avait toujours eu pour objectif de devenir un homme de loi. Quelqu’un qui sévissait les criminels, qui les empêchaient de nuire. Malgré toutes ses ambitions, il était devenu ce qu’il avait toujours pourchassé. Un monstre. Oui elle avait bel et bien raison. Bizarrement, ça ne le dérangeait pas plus que ça. Au fond il le savait depuis longtemps qu’il en était un. Depuis le jour où il a tué le frère de Baylis. Il lui avait été si simple de presser la détente et d’exploser la tête de ce mec. Il lui avait été si simple de le voir s’effondrer par terre, mort, et de se retourner sans un regard en arrière. Si simple de mentir à Baylis depuis tout ce temps. La culpabilité le rongeait depuis tellement longtemps, qu’il avait appris à l’ignorer. « Tu es trop faible pour lui mentir encore sur ça. Et que je lui dise que t’étais au courant depuis longtemps suffira à lui mettre le doute. Un truc se brisera entre vous qu’elle me croit ou pas. Tu le sais ! Prépare-toi à te retrouver seule » En réalité, il la pensait capable de mentir à Baylis pour sauver leur amitié, mais il voulait juste lui faire mal. Elle-même tentait de le blesser par ses paroles, alors il en faisait de même.

La solitude. Marina en avait peur, mais Aedan aussi ! C’est la raison pour laquelle il ne voulait pas que Baylis apprenne son secret. Il ne voulait pas la perdre. Elle représentait la seule personne qui avait réellement de la valeur pour lui. N’ayant pas un caractère facile, il était difficile de supporter et d’apprécier pleinement le beau brun. Baylis elle, elle y arrivait. Jamais elle ne l’avait abandonné malgré toutes leurs engueulades. Ils étaient tellement proches que beaucoup pensaient qu’ils finiraient ensemble un jour ou l’autre. Mais il n’en était rien. Une sœur ! C’est ce qu’elle représentait pour lui. Et perdre un membre de sa famille n’était pas chose facile. Si Baylis venait à le lâcher, Aedan perdrait pied ! C’était une certitude. « Quoi qu’il en soit, Baylis ne doit rien savoir ! Point final ! »

La conversation prit une autre tournure au moment où Aedan fit mine de vouloir éliminer son ex petite-amie. L’idée lui avait bel et bien traversée l’esprit. Il était convaincu qu’en la tuant, nombre de ses problèmes s’en iraient avec elle. Sauf qu’il n’était pas à ce point un monstre. De plus, elle avait été sa plus longue relation. Il s’était même presque imaginer un avenir ensemble. Un avenir sans meurtre, dans une belle villa avec un chien et peut-être même un enfant.

En voyant la frayeur dans les yeux de Marina, un sentiment de jouissance envahit l’agent. Elle avait peur ! Elle le croyait et il ne savait pas pourquoi il se sentait si bien à ce fait ! Un sourire satisfait s’affiche même sur ses lèvres. Mais il finit par lâcher en riant, fière de sa petite blague. « T’aurais vu ta tête ! » A peine eu-t-il fini sa phrase qu’il reçut une gifle en plein visage. « Sale p… ! » La main qui tenait toujours l’arme vient s’écraser à son tour sur la joue de Marina. Un putain de réflex qui l’obligeait à se défendre en cas d’agression. La suite de son geste n’était pas non plus volontaire. D’un mouvement rapide il s’empare du poignet de la blonde pour le tordre dans son dos avant de plaquer la jeune fille face au mur. Une technique de neutralisation apprise lors de ses entraînements de police. « Petite peste ! » Il soupire prenant conscience de son geste et la lâche se rendant compte qu’il serait plutôt fort. « Je vais t’aider ! Pas pour toi, mais parce que je n’ai pas le choix ! parce que j’ai pas envie de finir en prison ! »